3 points à comprendre pour un débutant

By 08/08/2016News, Réflexions

Lorsque qu’un novice pousse la porte du Dojo (salle d’entraînement) et qu’il voit nous entraîner en Aikido Yoshinkan, il ne peut que rester perplexe.

Vu de l’extérieur et d’un point de vue martial, notre pratique paraît bizarre, étrange, louche et voici quelques éléments d’explication:

1) La pratique de l’Aikido est basée sur la lame. Cela signifie que tout notre entraînement est basé sur le fait que notre adversaire est armé d’une lame ou nous même sommes armés de lames.
Que cette lame soit réelle ou non, l’état d’esprit est le même. Cela posé, vous imaginez bien que nous ne pouvons pas “encaisser” les coups (de lame donc) comme un boxeur peut encaisser des coups de poing. C’est également vrai pour la lutte, il est difficile de lutter comme au judo ou au ju-jitsu brésilien par exemple si notre adversaire est armé de lames. Notre façon de porter les coups sera aussi différente.
Cela implique donc une stratégie de la gestion du conflit totalement différente puisque nous “risquons” notre vie à chaque fois. Cela implique une responsabilisation de nos actes, la promotion de la diplomatie et la protection de la vie.

2) Nous pratiquons des formes prédéfinies. C’est cela qui peut paraître le plus bizarre vu de l’extérieur. Ce point peut paraître complètement opposé au point précédent mais il n’en n’est rien. Nous pratiquons le plus généralement une forme inutile en situation réelle mais cette forme nous permet de comprendre les principes de chaque technique. (angles, vitesse, déplacement etc.)
Cela revient à faire nos “gammes” comme en musique. Il ne faut pas croire que cela mène à une quelconque efficacité réelle! Pas encore, la pratique formelle n’est qu’un élément dans la pratique globale.

3) Toutes nos formes et toutes les façons de nous entraîner sont là pour developper l’utilisation de notre corps en entier. Nous cherchons constamment à optimiser la façon d’utiliser notre corps par l’apprentissage du Chushin Royku (ligne centrale) et de Shuchu Royku (la concentration du mouvement). Cela influence énormément nos formes “étranges”. Symboliquement, on pourrait dire que plutôt que de changer la RAM de notre ordinateur nous optimisons les applications installées pour qu’elle utilisent mieux la RAM.
La plupart du temps l’optimisation du corps vient avec la pratique régulière et répétée mais au Yoshinkan nous mettons l’accent sur la compréhension de cette idée avant la pratique régulière et répétée.

Beaucoup de notions sont à comprendre en Aikido mais ces trois notions permettent au débutant de mieux comprendre ce qu’il fait dès le début et je suis persuadé que c’est le plus important.

OSU!

Philippe Dolivo

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