Vous avez dit Kamae ?

By 04/11/2016News, Réflexions

Au Yoshinkan, on utilise souvent le terme Kamae. “Migi Hanmi Kamae! Hidari Hanmi Kamae! Kamae Naoru!”

Mais que signifie ce terme japonais qui nous rappelle plus une attaque de Goku dans DragonBall que quoi que ce soit d’autre?

En français, Kamae peut être traduit par “Garde” ou position de base. Cela nous vient du Ken-Jutsu (les techniques de sabre). Dans la pratique du sabre, les différents livres techniques expliquent qu’il y a une multitude de garde différentes. Il y a la garde haute, garde basse, garde moyenne, etc. Cela s’expliquait par les différents phases de combat ou les différentes distances de combat.

Au Yoshinkan en revanche, nous n’en avons qu’une: le dos bien droit, les hanches de face, 60% du poids sur la jambe avant, 40% sur la jambe arrière, la jambe arrière tendue, la jambe avant pliée avec le genou au niveau des orteils, une distance d’un “tibia” entre vos pieds, les pieds sur une ligne, orientés à “10h10”.

Ce n’est pas une véritable garde de “combat”. Nous sommes déséquilibré, mal à l’aise et avec des tensions dans tout le corps. Mais alors pourquoi s’entraîner à cela?
En effet, au Yoshinkan on a tendance à s’entraîner dans l’inconfort afin de trouver un moyen d’optimiser la façon d’utiliser notre corps. Plus nous nous entraînons, plus nous gagnerons de la souplesse dans certaines parties de notre corps et renforcerons d’autres parties. Ce principe est applicable au Kihon Dosa (mouvements de base) ainsi qu’aux Kihon Waza (technique de base). L’attitude du corps aura aussi un effet sur l’attitude de l’esprit qui devra également passer de l’inconfort, des tensions à la souplesse et à la force.

En parallèle de cela, bien sûr, nous apprenons l’Aikido. L’Aikido n’est pas “carré” comme le Yoshinkan le présente. D’ailleurs l’aspect “carré” du Yoshinkan n’est que la partie émergée de l’iceberg. Mais la fluidité, l’ “harmonie”, la connexion avec l’autre (etc) ne peut être réellement construite qu’avec un travail concentré, inconfortable au début, frustrant et difficile.

A ce stade, n’oublions pas l’authenticité martiale qui doit continuer à guider notre pratique même si celle-ci paraît éloignée de la “réalité”. Par exemple, si on oublie que certaines techniques sont basées sur le sabre tranchant, on oublie toute la logique de la technique elle-même. C’est quelque fois pour cela que certaines pratiques ressemblent plus à une danse qu’à un art martial. Tous styles confondus d’ailleurs.

Joli challenge à relever, n’est-ce pas?

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