« Vous avez dit « Juku » ? Ca se mange ? Ca vient d’où ?»

By 04/14/2016News, Réflexions

Pour beaucoup de monde, le mot « Juku » prononcé à la française fait plus penser à un jus de fruit exotique plutôt qu’aux arts martiaux japonais.
En japonais, ce terme se prononce en fait « Tjoukou » et cela veut dire « école ». Dolivo étant simplement mon nom de famille, « Dolivo Juku » signifie logiquement Ecole Dolivo.
Alors me direz-vous, pourquoi avoir pris ce nom plutôt qu’un autre plus classique dans le cadre de l’Aikido Yoshinkan ? Lorsque je parle de nom classique, je pense à Eiryukan, Yomeikan, Bujinkan etc. « Kan » veut dire le « lieu » comme par exemple dans Yoshinkan (Le lieu où l’on développe (Yo) l’esprit (Shin)).
A cette question, il y a deux réponses. Tout d’abord mon père est maître d’équitation et a un manège d’équitation qui a toujours été appelé « Manège Dolivo » et était plutôt réputé. Etant donné que l’équitation et les arts martiaux ont toujours été proches et étant donné que le « Manège Dolivo » m’a laissé de très bons souvenirs quant à l’ambiance, j’ai souhaité reprendre cette idée dans le cadre de l’Aikido pour essayer d’instaurer ce lien entre bonne ambiance et perfectionnement technique.

Et de mon point de vue, Ando Sensei (apprenti du fondateur du Yoshinkan, Shioda Sensei) à Tokyo a d’ailleurs réussi à allier bonne ambiance et très bon niveau technique.

Par le choix de ce nom, mon souhait est donc clairement de former des pratiquants de très bon niveau technique respectant la tradition et tout cela dans la bonne humeur. Cette bonne humeur partagée étaient aussi présente lors de mes entraînements au Ju-jitsu avec Marcel Python (9ème dan Ju-jitsu et 8ème dan Judo) et ses élèves et je les en remercie infiniment.

Par ailleurs, le Dojo du fondateur de l’Aikido (Ueshiba Sensei) s’est eu appelé « Ueshiba Juku » au début du siècle lorsque qu’il commença à enseigner son art. Le surnom du Dojo était « Dojo de l’enfer » soulignant l’ambiance « virile » qui y régnait. Shioda Sensei, plus tard fondateur du Yoshinkan, pratiqua durant cette période.

Par la suite, Shioda Sensei a toujours gardé ce côté viril lors de son enseignement. Les vidéos de ses démonstrations l’attestent pour celles et ceux qui en douterait.

Plusieurs apprentis de Shioda Sensei m’ont confirmé de vive voix que ses techniques étaient très puissantes et parfois violentes mais tellement « électriques » qu’ils en redemandait avec plaisir. Ils avaient tous le sourire en y repensant.

Chez nous l’entraînement est ouvert à tout le monde, hommes, femmes, enfants, vétérans (etc.) et l’entraînement s’y adapte bien évidemment car l’Aikido est destiné à tout le monde et pour tous les niveaux. Je reste aussi intiment persuadé que les bienfaits de l’Aikido résident dans le côté martial lié à l’envie de se dépasser et à relever des défis, qu’ils soient techniques, physiques, relationnels ou émotionnels.

Je n’ai jamais autant progressé en Aikido ou dans la vie qu’après avoir affronté les challenges et les difficultés que Chino Sensei (apprenti de Shioda Sensei) ainsi que Malik Sensei (apprenti au Hombu Dojo) m’ont donnés à relever.

C’est pour cela qu’à « l’école Dolivo », nous continuons à perpétuer la tradition de la bonne humeur, du partage social, du perfectionnement technique, de l’esprit martial ainsi que de l’esprit prêt à relever des défis.

Bien entendu chacun est libre de venir nous rejoindre pour les raisons qui lui sont propres. Vous êtes d’ailleurs les bienvenus au prochain entraînement…

OSU !

Philippe Dolivo

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